L’histoire d’Ajaccio

L'histoire de la ville

Une légende dit qu’Ajaccio aurait été fondée par le héros grec légendaire Ajax qui lui aurait donné son nom. Une autre, plus réaliste, est que son nom aurait été apparenté au toscan agghiacciu (enclos à brebis), mais on retrouve Adjacium, mentionné au 5e siècle dans la cosmographie de Ravenne… Quoiqu’il en soit, ce qui est sûr, c’est qu’elle fut fondée en 1492. On l’appelle aussi « cité impériale » et autrefois « cité du corail ». Elle est connue pour être la première ville française libérée durant la 2ème Guerre mondiale, le 9 septembre 1943. C’est en Octobre 1943 qu’elle sera totalement libérée, après la libération de Bastia. Ajaccio est devenue la première escale de croisière en Corse, et la deuxième en France, juste derrière Marseille. Ajaccio est l’île originaire de Napoléon. En Automne et au Printemps, Ajaccio est souvent touchée par les orages, d’ailleurs c’est la ville Française qui détient le record du nombre d’orages entre 1971-2000, avec une moyenne de 39 jours d’orage par an. Cela dit, ce n’est pas une raison pour ne pas y aller! 🙂 Plus d’info sur Ajaccio sur Wikipedia.

Ajaccio , Ville Génoise

Acte de fondation de la ville: « Au nom du Seigneur, Amen. Que tous ceux auxquels parviendra le présent document sachent ce qui suit: Messire Cristoforo de Gandino, architecte, a été commis par le Magnifique Office de Saint-Georges pour la construction, édification et érection d’une forteresse ou château fort en la localité d’Ajaccio de l’isle de Corse ». (Traduit de l’italien).
La fondation de la ville génoise d’Ajaccio date de 1492. La Corse est alors sous l’autorité de la Banque génoise de Saint-Georges. L’architecte milanais, Cristoforo de Gandino, est envoyé de Gênes pour réaliser les plans de la ville. On abandonne alors l’ancienne cité épiscopale d’Adjacium, trop exposée aux incursions barbaresques comme aux épidémies dues aux eaux stagnantes.
La première pierre est posée en avril 1492 sur un promontoire appelé Capo di Bolo à l’emplacement prévu pour une forteresse. Un château fort est alors bâti sur une presqu’île permettant une meilleure surveillance du golfe; il se transformera, au cours du XVIe siècle, en citadelle. En même temps, se développe la ville qui loge, alors, sept cents habitants. Les maisons génoises sont simples, à un étage. La toiture est en ardoise et les façades sont percées d’ouvertures étroites. Elles étaient parfois colorées selon la tradition ligure (teintées en terre naturelle) ou recouvertes de chaux. De la fin du XVIe au début du XVIIe siècle, les constructions d’édifices religieux se succèdent: la cathédrale, et les églises de San Rucchellu, Saint-Érasme (ancienne église des Jésuites) et Saint-Jean-Baptiste. L’édification de la maison natale de Napoléon, rue Saint-Charles, a été commencée au mi-lieu du XVIIe siècle. Acte de fondation de la ville: Au nom du Seigneur, Amen. Que tous ceux auxquels parviendra le présent document sachent ce qui suit: Messire Cristoforo de Gandino, architecte, a été commis par le Magnifique Office de Saint-Georges pour la construction, édification et érection d’une forteresse ou château fort en la localité d’Ajaccio de l’isle de Corse. (Traduit de l’italien).
En 1575, le Sénat de Gênes a concédé à la cité d’Ajaccio des armoiries « d’azur » à la colonne d’argent surmontée des armes de Gênes, accostée de deux lévriers blancs » avec la légende circulaire : « ainsi les Ajacciens envers la république de Gênes ».
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, ces armoiries furent modifiées en signe d’indépendance à l’égard de Gênes.

Ajaccio , U Borgu

U Borgu est le faubourg qui s’étend en dehors de l’enceinte de la cité fortifiée, le long de la route qui mène à sa porte principale. Il est représentatif de l’évolution urbanistique de la ville d’Ajaccio depuis l’époque génoise.
Constitué de quelques maisons et du grand entrepôt à sel (a Saliniera), u Borgu connaît un réel développement à partir du XVIIe siècle avec l’installation des pêcheurs et des commerçants de corail dans « e Gallerie ». On l’appelle alors « le quartier des corailleurs ». L’oratoire San Rucchellu (petit Saint-Roch) est érigé à la même époque afin de protéger la ville de la peste. Au XIXe siècle, le faubourg s’étend jusqu’à l’actuelle place Abbatucci et sa limite est appelée « a Barriè » (la barrière): c’est à cet endroit qu’un corps de garde surveillait les entrées et sorties de la ville, qu’il s’agisse de personnes ou de denrées marchandes. Les maisons de l’époque génoise, élevées sur un étage pour la plupart, ont été surhaussées depuis. On peut admirer de nombreuses statuettes votives placées au-dessus des portes afin de protéger les habitations. Le fer forgé est utilisé pour embellir balcons et portails. À la fin de ce même siècle, certaines façades sont décorées en trompe-l’œil. Dans la rue Fesch, au cœur du Borgu, sont construits, au XIXe siècle, le palais Fesch puis la Chapelle impériale.

Ajaccio au 19eme siecle

À la fin du XVIIIe siècle, cinq mille habitants vivent difficilement à l’intérieur des remparts dans une cité devenue trop exiguë. Trois projets d’urbanisme seront mis en œuvre au cours du XIXe siècle pour améliorer les conditions de vie des Ajacciens et répondre à la croissance de la ville.

En 1801, le « Plan d’extension et d’embellissement » proposé par Napoléon Bonaparte, à l’époque 1er Consul, marque le début du développement d’Ajaccio. Miot, administrateur général de la Corse depuis janvier 1801, fait démolir les rem-parts et charge le service des Ponts et Chaussées du tracé des eaux. La place Bonaparte (aujourd’hui place de Gaulle) est inaugurée en 1802. De 1782 à 1873, trois jardins botaniques sont aménagés: le premier aux Salines sur la propriété de Charles Bonaparte; le suivant, dit « Jardin d’acclimatation du Casone », alors sous l’autorité du Muséum d’histoire naturelle de Paris, est conçu par le comte Miot et permet des essais de cultures du thé, du café, du coton et des vers à soie. Enfin, le « Jardin botanique des Padule » renforce cette volonté d’expérimenter de nombreuses essences végétales venues du monde entier. En 1826, sont construits successivement: la préfecture, l’hôtel de ville et le théâtre Saint-Gabriel où se trouve aujourd’hui « La Poste », cours Napoléon. Le deuxième plan, réalisé par l’architecte Padovani, est mis en œuvre en 1830. Il accompagne le précédent par le prolongement du cours Grandval jusqu’à la « Grotte » avec l’aménagement de la place appelée, aujourd’hui, place d’Austerlitz ou « Casone ». Deux quartiers résidentiels voient le jour: celui du Roi Jérôme en 1855 et celui des Étrangers en 1860. Enfin, le plan Jérôme Maglioli (1865) complète l’urbanisation de la ville par l’édification des quartiers de la gare et du palais de Justice.

Ajaccio , quartier des étrangers

La ville d’Ajaccio, consciente du développement des stations d’hiver, se fait connaître, dans toute l’Europe, par son climat agréable et toujours tempéré. Les Anglais surtout, jusqu’alors fidèles à la Côte d’Azur, vont progressivement s’éprendre de la cité impériale et de son ensoleillement exceptionnel (2.700 heures par an).
Un quartier de luxe, abrité des vents venus du Nord et de l’Est, se développe alors grâce au comte Bacciochi, chambellan de l’Empereur Napoléon III. D’autre part, Miss Campbell, une aristocrate écossaise, s’installe définitivement dans la cité et invite ses nombreuses relations à y séjourner. Elle fait construire l’église anglicane pour les visiteurs anglais venus en villégiature. La capacité d’accueil s’accroît grâce à l’édification de plusieurs hôtels dont les prestigieux « Grand Hôtel Continental », « Cyrnos-Palace », « Hôtel Germania » et de cottages sur le cours Grandval. La notoriété d’Ajaccio s’intensifie avec la parution du bi-mensuel « L’Ile de Beauté », véritable campagne de promotion lancée par le syndicat d’initiative. En 1890, la ville reçoit près d’un millier de touristes hivernaux.